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            Végétarisme, véganisme et Oulipo
             
            Dans les années 1960 des écrivains, des mathématiciens et des
              poètes décident d’utiliser des contraintes pour développer leur
              créativité et jouer avec les mots. Ainsi, parmi les plus célèbres
              d’entre eux, Georges Perec décide d’écrire un livre sans la lettre
              ‘e’, ce sera La Disparition.
              Ils prolongent ainsi certains jeux surréalistes comme le cadavre
              exquis, datant des années 1920, au cours duquel un texte était
              composé par différents auteurs sans qu’aucun d’eux ne puisse tenir
              compte des collaborations précédentes. Avec l’Oulipo, dont font
              partie Raymond Queneau, Italo Calvino ou Jacques Roubaud, l’usage
              des listes se répand : les auteurs se fixent comme contrainte
              d’utiliser une série de mots et d'expressions, ou, au contraire,
              d’en éviter d’autres. 
               
              Le plaisir du végétarisme ou du véganisme peut reposer sur le même
              principe. La contrainte – librement choisie, c’est
essentiel
              – est de ne pas utiliser de viande (considérée comme des morceaux
              de cadavres d’animaux, tout sauf exquis) ; pour les véganes, ne
              pas utiliser non plus d'oeufs ou de produits laitiers. Les listes
              sont le résultat des courses au marché. On y trouvera en hiver des
              légumes oubliés comme des panais, des blettes de couleurs
              différentes, des choux, des brocolis, au printemps des petits pois
              frais, des asperges, en été de nouveaux fruits etc. Une fois de
              retour, il s’agira de trouver les céréales qui s’accommodent le
              mieux aux légumes choisis (différents type de blés ou de riz et
              autres légumes secs), des légumineuses, des épices qui
              agrémenteront le mélange, la composition de la sauce qui liera
              l’ensemble (actuellement, printemps oblige, de temps en temps un
              pesto à l’ail des ours)… la cuisine demeure un plaisir, la
              créativité n’a pas de limite. Le végétarien oulipien et sa soeur
              la végane oulipienne peuvent en outre choisir de se limiter aux
              produits locaux, privilégier l’esthétique des plats…
              Paradoxalement, sous les apparences négatives de la «
              contrainte », c’est avec le végétarisme, le véganisme ou l’Oulipo
              la liberté qui se déchaîne, l'imagination au pouvoir.  
              
                 
              Ordre des recettes
            : pain, apéro, entrées, plats puis desserts |